Etude d'un outil de mobile learning : une approche interdisciplinaire pour développer la recherche en éducation
Kane Marlin  1@  , Patrice Laisney  1@  , Nicolas Mascret  2@  , Pascale Brandt-Pomares  1@  
1 : Apprentissage, Didactique, Evaluation, Formation
Aix Marseille Université
2 : Institut des Sciences du Mouvement Etienne Jules Marey
Aix Marseille Université, Centre National de la Recherche Scientifique

Jacques Ginestié a fondé SFERE-Provence dans le but de stimuler la création de projets et de promouvoir la compréhension de l'enseignement en encourageant une approche interdisciplinaire et complémentaire des méthodes/théories. L'articulation entre différents domaines de recherche, la formation et le terrain est au cœur de ce projet qui posera les fondations du pôle Ampiric.

Dans ce contexte, nous choisissons d'illustrer la collaboration de deux domaines de recherche, la psychologie sociale et les sciences de l'éducation, ainsi que l'utilisation d'une méthodologie mixte pour répondre à notre recherche.

 

Celle-ci porte sur l'acceptation d'un outil de mobile learning collaboratif par des enseignants. Artefac est une application de mobile learning collaborative libre et gratuite permettant aux enseignants de créer des modules de cours en ligne (vidéo, questionnaires, réalité augmentée...) stockés dans une base de données accessible aux élèves et aux autres enseignants.

L'enjeu est d'étudier la perception que les enseignants peuvent avoir d'une application comme Artefac à plusieurs moments clefs : avant une première utilisation (acceptabilité) / après une première utilisation (acceptation) / utilisation réelle en classe (acceptation située).

 

Cette thèse comporte trois études, permettant chacune d'étudier l'un des trois moments clefs.

Elle s'appuie sur le Technology Acceptance Model (Venkatesh et al., 2012) et sur la théorie des buts d'accomplissement (Elliot et al., 2011) pour la partie quantitative, ainsi que sur la théorie de l'activité (Engeström, 2005), sur la genèse instrumentale (Rabardel, 1995) et sur la théorie de l'acceptation située (Bobillier Chaumon, 2016) pour la partie qualitative.

Population étudiée : enseignants stagiaires/titulaires, premier/second degré, discipline scientifique/littéraire.

 

L'acceptabilité (I) : étude corrélationnelle menée auprès de plus de 400 enseignants. Artefac est présenté de manière brève (court texte et photos) à des participants ne connaissant pas l'outil afin qu'ils répondent à un questionnaire.

 

L'acceptation (II) : étude quasi-expérimentale (2x2) auprès de 120 enseignants. Un groupe de 60 enseignants assiste à une formation dédiée à Artefac et le manipule. Des questionnaires sont administrés au début/milieu/fin de la formation afin d'obtenir une dynamique de la perception que les enseignants ont de l'outil.

Parallèlement, un autre groupe suit le même protocole et les mêmes tests lors d'une formation de même durée qui ne concerne ni Artefac, ni des outils numériques. Il constitue le groupe contrôle de cette étude.

 

L'acceptation située (III) : étude de cas mixte auprès de quelques enseignants volontaires recrutés lors de l'étude 2. Les données sont recueillies grâce à des questionnaires, des entretiens semi-directifs, des captations vidéos en classe, des traces de l'activité ainsi que des entretiens d'auto-confrontations.

 

Les résultats montrent que les enseignants ont un score d'acceptabilité plutôt élevé. Cependant, il apparaît difficile de recruter ces enseignants pourtant optimistes vis-à-vis d'Artefac pour notre étude 3 (passage d'utilisation en formation à utilisation en classe).

Il semble donc pertinent d'étudier la mise en place d'un outil numérique en contexte scolaire de l'acceptabilité à l'acceptation située, et d'allier sciences de l'éducation et psychologie sociale au sein d'études mixtes pour obtenir des éléments de réponse à cette question : que faut-il pour qu'une technologie objectivement efficace soit acceptée ET adoptée par ses utilisateurs potentiels ?



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