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Analyse de l'intervention d'une enseignante d'éveil scientifique au niveau primaire lors d'une séance portant sur la comparaison des poids de deux objets
Meïssa Ouerghi  1@  , Chriraz Ben Kilani * @
1 : Education, Cognition, TICE et didactique (ECOTIDI)
* : Auteur correspondant

Le concept du poids apparaît dans les programmes officiels en Tunisie à partir de la 1ère année primaire (élèves de 6 à 7 ans). Cependant, l'enseignement de ce concept à ce stade précoce, présente plusieurs difficultés. Car l'enfant à cet âge n'a pas encore acquis la notion de conservation de la matière et donc ne dissocie pas le poids et le volume (Piaget & Inhelder, 1941). Les élèves ont aussi des difficultés à conceptualiser les grandeurs physiques (masse, volume) vue qu'ils sont des concepts complexes et souvent polysémiques (Munier & Passelaigue, 2012). Nous nous proposons, suivant une approche heuristique descriptive (Altet, 2002) de comprendre comment une enseignante d'éveil scientifique au niveau d'école primaire agit pour aider les élèves à surmonter ces obstacles. On a choisi de décrire l'intervention de l'enseignante dans le cadre théorique de la tutelle et médiation dans l'enseignement scientifique. (TMES) (Bächtold et al., 2021). Étant donné que ce cadre théorique permet de distinguer les deux modalités d'intervention qui permettent à l'enseignant d'agir sur l'appropriation du savoir par les élèves. Nous cherchons à répondre aux questions suivantes :

 Comment procède l'enseignante pour aider les élèves à surmonter les obstacles et favoriser l'acquisition de concept difficiles dans le cadre de la TMES ? Et quel est le rapport entre l'intervention de l'enseignante et l'évolution des différents épisodes de l'apprentissage ?

Pour répondre aux questions de recherche, nous avons réalisé une étude de cas portant sur une observation d'une enseignante d'école primaire, précédée d'un entretien d'avant-propos et suivie d'une auto-confrontation simple. Nous avons fait la transcription et l'analyse de la séance enregistrée, à l'aide du logiciel « Transana ». Ensuite, nous avons fait la classification des interventions à l'aide des critères proposés par Saint-Georges (Saint-Georges, 2001) : Répartition du dialogue, guidage des tâches complexes (questions, instructions, etc.) et prise en compte des erreurs. Nous avons obtenu les résultats suivants :

- L'observation a confirmé les données de la littérature par rapport aux difficultés relatives aux propriétés macroscopiques de la matière à travers certaines réponses des élèves (« il est plus grand donc plus lourd », « ils sont égaux, ils ont le même volume »).

- L'enseignante semble dominer le discours, ses phrases sont généralement plus longues. Elle pose les questions, les élèves répondent généralement par des mots. Il y a donc u.ne dominance de la tutelle tout au long du processus enseignement-apprentissage.

-L'intervention varie selon les épisodes. Les premières phases sont marquées surtout par les questions de type tutelle. L'enseignante a recours à ce type de questions pour découper les tâches complexes et orienter les élèves vers le savoir-cible. Toutefois, les phases correspondant à l'institutionnalisation et la reformulation des conclusions comprend à la fois des questions de type tutelle et d'autres de type médiation

-Par rapport au dernier critère il y a une dominance totale de la tutelle. L'enseignante corrige directement les erreurs ou les néglige.

La tutelle semble être un moyen pour contourner les difficultés relatives à l'enseignement des concepts difficiles et aussi pour gérer la pression du temps.



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