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Donner une place au confort du corps et au bien-être de l'élève grâce à l'aménagement flexible
Marion Tellier  1, *@  , Sandrine Eschenauer  2, *@  
1 : Laboratoire Parole et Langage  (LPL)
Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7309, Aix Marseille Université : UMR7309
Laboratoire Parole et LangageCNRS - Aix Marseille Université5 avenue Pasteur13100 Aix-en-Provence -  France
2 : Laboratoire Parole et Langage
Aix Marseille Université, Centre National de la Recherche Scientifique
* : Auteur correspondant

Suite aux nombreuses recherches montrant l'incidence directe du sentiment de bien-être perçu des élèves sur leur réussite scolaire (Bacro et al., 2017 ; Cobo-Rendón et al., 2020), cette notion a été intégrée dans les évaluations actuelles en éducation (PISA, 2015). Compris comme un état évolutif, le bien-être y est interrogé par des variables négatives (comme l'anxiété) ou positives (intérêt, motivation de réussite etc.). La perception relevant de l'éprouvé subjectif, les données sont déclaratives. « Le bien-être des élèves (...) renvoie aux capacités et mécanismes psychologiques, cognitifs, sociaux et physiques nécessaires à leur bonheur et à leur épanouissement » (OCDE, 2018, p. 36). La prise en compte du contexte est ici essentielle pour permettre aux élèves de se sentir bien « physiquement et psychologiquement au sein des institutions » (Brougère, 2010, §2). Or, la majorité des études sur le bien-être dans le cadre scolaire, à l'instar de Guimard et al., (2015), n'intègrent ni le corps, ni le confort dans leurs critères d'évaluation.

Historiquement, la vision du corps en éducation s'est souvent limitée à des considérations hygiénistes (redresser et discipliner le corps de l'enfant pour éviter scoliose et myopie) (Vigarello, 2004). On attend globalement de l'élève qu'il soit immobile, fixé à sa chaise et qu'il maitrise toute pulsion corporelle sous peine d'être réprimandé (Gaussel, 2022). Il y a donc peu de place pour la réflexion sur le confort du corps à l'école et les salles de classe traditionnelles lui laissent peu de liberté, particulièrement au niveau secondaire en France, notre contexte.

Nous proposons ici de réinterroger le concept de bien-être scolaire, au collège, en prenant en compte le confort du corps à travers l'analyse d'un dispositif innovant lui donnant une place toute particulière : l'aménagement flexible des classes (ou FLEX). Celui-ci est définit généralement comme un espace d'apprentissage où une variété d'assises est offerte (Leroux et al., 2021) comme des stations-debout, des coussins, des poufs, des ballons de stabilité, des tabourets oscillants, etc. Le FLEX impacte positivement les performances scolaires (Kariippanon et al., 2021) mais la réflexion sur la place que ce dispositif donne au corps pour trouver confort et bien-être reste anecdotique. La présente étude adoptera une approche originale en s'appuyant sur une triangulation de 3 types de données : entretien avec des collégiens, avec des enseignantes et films de classe. Nous montrerons que l'aménagement flexible est valorisé par les acteurs sur les plans physiologique, psychologique et cognitif. Sur le plan physiologique, Le FLEX permet aux élèves de se sentir confortablement installés ce qui contribue à leur bien-être. Sur le plan psychologique, il permet une meilleure socialisation entre les acteurs de la classe, donne une certaine autonomie aux élèves en leur permettant de réfléchir à leurs propres besoins d'apprentissage et à ceux des autres. Enfin sur le plan cognitif, les enseignantes notent un meilleur engagement dans la tâche et les élèves disent être plus concentrés et mieux travailler. La satisfaction de ces besoins fondamentaux (autonomie, de relations et de compétence) contribue au bien-être perçu des élèves (Bacro et al., 2017).



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